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Pendaison à Taha’a : la compagne du défunt assignée à résidence sous surveillance électronique


PAPEETE, le 22 mai 2018 - La jeune femme de 28 ans, mise en examen le 17 mai dernier pour homicide volontaire, avait demandé un débat différé pour préparer sa défense. Elle a été présentée devant le juge des libertés et de la détention (JLD) ce mardi qui, allant à l’encontre des réquisitions du procureur de la République, l’a placée sous le régime de l’Assignation à résidence avec surveillance électronique (ARSE).

Après 4 jours d’incarcération à Nuutania, la compagne de l’homme retrouvé pendu le 1er janvier dernier sur l’île de Taha’a a de nouveau été présentée devant le JLD en fin de matinée ce mardi. Rappelons que cette mère de famille a été mise en examen pour meurtre et que deux de ses sœurs ont été placées sous le statut de témoin assisté.

Devant le JLD, la jeune femme n’a pas souhaité s’exprimé. Son conseil a plaidé en faveur d’un placement sous ARSE, expliquant que le frère de la mise en cause avait les moyens de l’héberger à Tahiti. Il a également indiqué que sa cliente souhaitait pouvoir poursuivre son CAE : « elle souhaite continuer à travailler pour occuper son esprit dans cette période compliquée. Elle a compris qu’elle était dans le collimateur et qu’elle était surveillée de près. Elle n’a pas l’intention de faire le moindre écart. »

Le procureur de la République a requis le placement en détention provisoire, rappelant qu’il y avait de nombreuses divergences dans ce dossier : « les éléments que nous avons laissent présager non pas d’un suicide mais d’un homicide volontaire. Il faut obtenir la vérité car nous sommes face à un grand n’importe quoi quant aux versions des uns et des autres. Toutes ces personnes sortaient d’une fête, toutes étaient fortement alcoolisées. Le seul moyen qu’elle n’interfère pas dans la procédure, c’est de la placer en détention. Il faut éviter qu’elle fasse pression sur les témoins, notamment sur ses deux enfants. »

Le JLD a finalement ordonnée que la jeune femme soit placée sous ARSE, « la prison à la maison », et qu’elle respecte les obligations d’un contrôle judiciaire stricte : interdiction de sortir de Tahiti, obligation de se rendre à la gendarmerie une fois par semaine, interdiction de rentrer en contact avec une dizaine de témoins, obligation de remettre son passeport aux autorités. Elle aura l’autorisation de quitter le domicile de son frère de 8 heures à midi du lundi au samedi.


Rédigé par Garance Colbert le Mardi 22 Mai 2018 à 11:52 | Lu 6030 fois